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Le 20 juin 1983, Toumi Djaïdja, un jeune habitant du quartier des Minguettes dans la banlieue lyonnaise, se fait tirer dessus par un policier alors qu’il essayait de séparer un enfant d’un chien policier agressif. Ce n’est pas la première fois que des violences policières et des crimes racistes sont commis dans les quartiers populaires dans une indifférence totale de l’État français. Lors d’une discussion à l’hôpital, Toumi Djaïdja et le père Christian Delorme décident qu’il est temps d’agir. C’est alors que le 15 octobre 1983 débute à Marseille la Marche pour l’Égalité avec à son bord une trentaine de jeunes immigrés. Ils arriveront à Paris sept semaines plus tard, accueillis par 100 000 personnes et le président François Mitterrand. Cet événement, largement relayé dans les médias à l’époque et renommé par ces derniers “la Marche des beurs”, va faire émerger dans le débat public français une génération de jeunes immigrés auparavant invisibilisée.
Selon un sondage OpinionWay réalisé pour la Licra en 2013, seulement 19% des 1003 français sondés disaient avoir entendu parler de La Marche pour l’Égalité et contre le Racisme. Pourquoi cet événement historique majeur ne s’est-il pas transmis dans les mémoires ? Qu’en est-il aujourd’hui pour le quarantième anniversaire de La Marche ? Pour en discuter Mégaphone accueille Marielaure Garcia Mahé, marcheuse de 1983 et autrice du roman historique “Une Marche pour l’égalité”.
Pour les 40 ans de La Marche, un collectif d’acteurs directs de cette Marche dont notre invité fait partie, lance un appel à projets pour constituer une programmation qui se déroulera du 15 octobre au 3 décembre 2023 à Marseille, Lyon et Paris (renseignements : marche40ans@gmail.com).